Et si cette année pour le Record Store Day, plutôt qu'une réédition de Springsteen en 180 grammes ou une connerie new-age, vous optiez pour un truc un peu compliqué? Par exemple un monstre d'italo funk industriel de 33 minutes bricolé quelque part entre 1981 et 1982 par quatre étudiants de Bologne fanatiques des Doors et WIlliam S. Burroughs avec des Korg, des Moogs et des loops de bande avec de la musique africaine, du Ligeti et des voix fantômatiques dessus, refusé par tous les labels de l'époque pour cause d'illisibilité et édité 33 ans plus tard sur Opilec Music par Gianluca Pandullo AKA I-Robots avec en bonus des edits un peu plus carrés pour faciliter l'écoute dans les transports en commun et le passage en club?

De fait si "Psychodisco" fait penser à quelque chose, c'est à un mélange rêvé entre Alexander Robotnick et le Cabaret Voltaire des débuts, quand les Cabs étaient trois et ne juraient que par Dada et la Révolution Electronique chère à Burroughs. Connus chez les diggers pour leur reprise devo-esque des Doors ("Hello I Love You", sortie en 1981 sur Italian Records), Giampietro Huber, Paul Bazzani, Umberto Lazzari et Giorgio Lavagna n'ont pas été très actifs très longtemps dans l'underground post-punk; tout juste assez longtemps pour sortir une demi douzaine de disques impressionnants d'incohérence et d'effervescence, dont le plus célèbre pique son titre aux Doors (une obsession) mais ressemble plus à du Clock DVA sous Tranxène. Quant à Flavio Vecchi, AKA Snowblitz, qui fait la 5ème roue du carrosse, il est est devenu quelques années plus tard l'un des premiers DJ à pousser de la house dans les clubs de Bologne. A noter enfin pour les aficionados de bizarrerie italo que deux membres du groupes jouaient en parallèle dans Gaznevada, groupe auteur de quelques perles discoïdes dont le fabuleux "Special Agent Man" réhabilité par quelques anthologies italo disco dont l'indispensable Unclassics de Morgan Geist.

Maintenant si tout ça ne vous donne pas envie d'aller faire un tour sur la page FB d'Opilec pour être sûr de trouver votre exemplaire le jour J du Record Store Day, je ne peux plus rien pour vous.