Zero Charisma ne sera sans doute pas la comédie du siècle, ni même celle de l’année lorsqu’elle verra enfin le jour. Cela dit, le film a la notable qualité de s’axer autour d’un vrai phénomène de société.
Depuis quelques années, on assiste en effet à un surprenant glissement de valeurs, les nerds du monde entier se voyant peu à peu dépossédés de ce qui jusque là constituait leur terrain de jeu réservé – comic-books, jeux vidéos, heroic-fantasy, séries Z, tout y passe, même leur look – par des hordes de hipsters sans gêne. Comme une bonne démonstration fonctionne toujours mieux quand elle passe par l’absurde, Zero Charisma s’attaque à ce qui reste sans doute l’antithèse absolue du hobby cool: les jeux de rôle.
Le “héros” du film s’appelle Scott Weidemeier. Il est gros, désagréable, fait un boulot alimentaire abrutissant et vit avec sa grand-mère qu’il hait et qui le lui rend bien. Mais il est avant tout le meilleur Maître du jeu du monde à Donjons & Dragons, ce qui lui confère un statut de mâle alpha auprès de ses petits camarades pâlichons. Sauf que tout s’écroule le jour où un nouveau joueur rejoint la bande: Miles, hipster complet (marinière+tatouage ironique+fixie+ukulélé) et néo-nerd, qui devient sa Nemesis.
Savoir si Scott parviendra à reconquérir sa place de leader, au final, on s’en cogne un peu. Mais la thématique que cache l’histoire, somme toute assez banale, ne peut que nous interpeller, nous qui sommes, au final, mi-Scott mi-Miles. Notons par ailleurs que le fait que les deux réalisateurs du film, Andrew Matthews et Kathie Graham, aient bossé sur l’excellent documentaire Best Worst Movie nous rend forcément Zero Charisma un poil sympathique.
Le trailer est à découvrir ci-dessous. Si vous voulez donner un peu de vos économies pour boucler la production de Zero Charisma, c’est par ici.
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