Ca fait quelques semaines que je résiste aux plaidoyers incessants de quelques prescripteurs de bon goût autour de moi, qui défendent étendard sanglant levé, le cas du mystérieux Mac Demarco. Et je vous jure, j'adore ça! Vraiment, et pour avoir à maintes reprises contribué à cet emballement, ce fanatisme sauvage qui fonce tout droit sans se poser de questions, et qui porte aux nues de manière absoluement incontrôlable un Daniel Johnston, Ariel Pink, Wesley Willis, R Stevie Moore, Jonathan Richman, ou un John Maus. Malheureusement pour moi, et contrairement à au moins deux des garçons précédemment cités, je suis en train de passer à côté de Mac Demarco.
Freak pop montréalais, originaire de Vancouver, 22 piges, Mac fait trembler la planète indie (celle qui faisait tourner les cabans au festival pitchfork en chantant Seven Nation Army devant The Walkmen) depuis avril 2012, date d'un premier EP chez Captured Tracks (Chris Cohen, The Soft Moon, Beach Fossils, Holograms...). Puis enfin un album fin octobre, sur lequel Mac vous réserve le même traitement VHS pourri, sensiblement désacordé et passablement nostalgique, auquel nous ont déjà habitué Washed Out et toute la division délavée de 2009. Non content de se faire un petit nom, Macki sort maintenant ses potes de sa casquette avec la mise en écoute de Appetite, la k7 plutôt cool de son groupe Walter TV.
Loin de moi l'idée de lui réserver le même sort qu'à Lescop en fin d'année, le gars m'est plutôt sympatique, et ses histoires de club aussi. Et on essaiera toujours sur ce site de saluer les kids qui ont le talent de rafistoler une pop de seconde zone, cabossée et malade, mais suffisamment bien écrite pour poser de vraies questions aux monstruosités de la pop moderne, exactement comme nous le disait Ariel Pink dans notre interview (voir les related). L'idée que derrière un traitement sonore à faire vomir une vache, peut se cacher une chanson magnifique. Seulement, on est en 2012, et je suis un peu fatigué des glam-kids qui jouent à David Bowie sans en avoir ni les prétentions, ni le costume, et aimerais plutôt les voir dans un stade ou sur un plateau télé prendre la place de Lana Del Rey ou de Lady Gaga, qui contraitrement à eux n'ont absolument rien à dire mais beaucoup plus à montrer, et déverser massivement leurs histoires foireuses, si souvent pétries de cette magnifique mythologie qui nous manque tant.
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