Nouvel épisode dans l’affaire Voïna: après avoir été jeté en prison en novembre dernier, libéré sous caution grâce à une aide conséquente de Banksy, tabassé à sa sortie, “l’idéologue” du groupe Voïna, Oleg Vorotnikov, se voit coller au cul un avis de recherche international par Interpol.
Très drôle quand on sait que l’artiste n’a pas pu quitter la Russie, ses papiers lui ayant été retirés!
Très brièvement pour ceux qui auraient oublié, Voïna est ce collectif d’artistes russe auto-proclamé “streetart monumental-patriotique” en guerre ouverte contre le gouvernement Poutine/Medvedev dont ils dénoncent en baisant, les enculades répétées, et à qui l’on doit notamment le peinturlurage d’une bite de 65 mètres de long sur un pont-levant, une partouze en public, l’insertion de volatiles dans les parties intimes… Pour ses quelques frasques, Voïna (qui signifie Guerre en Russe) s’est attiré depuis sa création en 2007 les foudres du Ministère de l’Intérieur russe, à la demande de qui, aujourd’hui, le groupe se retrouve activement recherché par Interpol.
Malgré les peines encourues, le collectif étend de plus en plus sa toile dans le monde, et se défend activement, comme s’est le cas depuis vendredi dernier avec le lancement de leur campagne Voïna Wanted à Vienne, avec l’aide de conservateurs de musées et autres directeurs de festivals.
L’idée: suspendre un peu partout dans le monde, des portraits géants du boss de Voïna derrière les barreaux de la salle de tribunal. Impulsée par Alexei Ploutser-Sarno, concepteur des médias du groupe Voïna, l’initiative fait suite à l’arrestation méga musclée le 15 novembre dernier à Moscou des membres du groupe. Depuis quasiment un an, Oleg Vorotnikov, mais aussi Natalia Sokol, Casper Nenagliadni et Léonide Nicolaïev, n’ont ainsi plus de papiers d’identité, et n’ont par conséquent aucun moyen de quitter la Russie!
Explications officielles sur le site du groupe: “le lancement d’un avis de recherche international contre les célèbres artistes, qui n’ont pas quitté la Russie, représente non seulement un outrage à l’art contemporain, mais aussi à Interpol. Cette action constitue une parodie des actes du Ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie et d’Interpol, qui a également besoin d’être réformée puisqu’il y a longtemps déjà qu’elle est devenue un jouet impuissant dans les mains de bureaucrates corrompus et de pays autoritaires.”
Crédits photos: Yana Sarna
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