On n'écrira jamais assez ce que la pop de notre époque doit à la cold wave électronique de la première moitié des années 80. Chez les chansonniers de l'indie comme chez les façonneurs de techno qui avoine, les nappes hivernales et les voix outrées réverbérées n'ont jamais été aussi omniprésentes et à l'arrière des pochettes de LP, le schéma deux synthés/une boîte à rythme/une chanteuse semble être devenu plus oecuménique encore que le guitare/basse/batterie de jadis.
C'est dire donc si l'activisme de Veronica Vasicka est éminent pour nos oreilles: inventrice avérée du terme "minimal wave", le travail de mémoire qu'elle réalise avec les rééditions de son label semble curieusement plus crucial pour la musique actuelle que le curating mou du genou de bon nombre de labels de nouveautés.
On vous laisse tirer les conclusions de cet étrange paradoxe tout seul, parce qu'on vous les a déjà livrées quelques fois; présentement, Vasicka lâche un mix à la boutique londonienne LN-CC largement constitué de vieilleries en anglais ou en français et qui ressemble à s'y méprendre à un commentaire en creux sur le son techno contemporain. La New-yorkaise mixe soigneusement, au tempo, et les raretés synth pop, dark wave et post indus qu'elle sort de son chapeau n'ont jamais semblé aussi proches de la techno. On rappelle en post scriptum qu'elle s'y adonne de temps en temps sous le nom de 2VM avec l'ex Minus boy Marc Houle, principal pourvoyeur d'EBM à danser pour la jeunesse qui aime s'encanailler sur des beats desespérés.
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