Quand on est né en 1991, on imagine un temps béni où la techno n'avait pas de complexe, n'était pas divisée en niches trop précises pour être spontanées, et où tous les producteurs assumaient encore de faire des breaks de seize mesures, avec sons de cordes cheap très aigus, roulements de snare, et tabassages de kick de TR-909 saturés. Si vous ne voyez pas de quelle techno je veux parler, matez-vous quelques vidéos de rave parties du début des 90s.
Si vous ne voyez toujours pas, vous pouvez prendre un cours de rattrapage historique avec les deux italiens basés à Berlin d'Analogue Cops, deux flics de la milice du "fait à l'ancienne", tendance petite nuque longue et écarteur à l'oreille, que vous n'avez pas envie de contredire.
Après avoir écumé les clubs européens avec Steffi (Boss du label Dolly et très classe productrice néerlandaise signée sur Ostgut Ton) pour leur projet live Third Side, les deux partenaires commencent 2013 avec un album aux forts accents nostalgico-bourrins explicitement intitulé Heavy Hands. Enregistrés, selon les protagonistes, uniquement avec des machines qui ont fait les heures de gloire de la dance music pré-laptop, les huits morceaux de ce LP ne laissent pas une seconde de répit entre kicks cradingues, séquences lo-fi, nappes féroces et samples de voix imparablement groovy sur Grove line forcing et Steffi's disco crime pour les derniers récalcitrants qui ne lèvent toujours pas les bras en l'air.
On écoute donc en se léchant les babines les extraits de ce LP à paraître en mars sur Restoration Records (le label fondé par les deux Transalpins). Et pour les Parisiens qui liront cet article le jour de sa publication, sachez que The Analogue Cops se produisent ce soir au Rex, accompagnés de Steffi et de leurs machines.
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