Cette compilation d'inédits qui sort sur Fat Cat (Forest Fire, Mice Parade), c'est presque une pause que s'octroie Sylvain Chauveau pour son retour sur le label anglais. Une sortie qui s'apparente à un regard paisible jeté sur sa carrière et sur ses nombreux projets tel que le collectif O spécialisé dans l'édition de pièces expérimentales tirées à un exemplaire, une composition silencieuse à l'ambition facétieuse (qui va écouter ça à part nous, et encore ?) étalée sur près de sept ans, et qui adresse un clin d'oeil géant au 4:33 de John Cage, ou encore un album acoustique consacré à des reprises de Depeche Mode.
Avec Simple, le bayonnais exhume une autre partie de sa carrière, celle d'un compositeur de film, qui a travaillé pour arte sur Je Suis Une Ville Endormie et plus récemment pour le film danois Beast. Dans ces fonds de tiroirs, se cachent donc un rapport au cinéma qui le suit depuis le premier album d'Arca, son groupe de post-rock, qui samplait alors Stranger Than Paradise et la Nuit du Chasseur. Dès ses débuts en solo, il consacre au silence une place essentielle au sein de ses compositions minimalistes, qui vont fouiller aussi bien du coté de la Symphonie Monoton d'Yves Klein que du tube de Martin Gore et de sa bande.
En complétant cette musique intrumentale par des titres poétiques directement inspiré d'Henri Michaux, le compositeur dessine le contraste sur lequelle repose toute sa musique. A savoir celui entre l'héritage français de Ravel et Debussy, dont la place centrale du piano est ici l'ambassadeur, et une conceptualisation anglo-saxonne, tournée vers les silences de Talk Talk, John Cage, Martin Feldman, et les travaux de la New York School. Et si vous ne voyez toujours pas de quoi je parle, voila toujours trois morceaux en écoute.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.