Swans are Dead. C’était le titre du dernier disque du groupe culte de Michael Gira. Après un détour pépère par son projet Angels of Light, l’homme au cigare a décidé de refaire parler la poudre.
Après treize ans d’absence, plus personne n’attendait de retour. D’ailleurs, mieux vaut ne rien attendre de Gira puisqu’il il a la fâcheuse manie de faire le contraire de ce qu’attend le public. La réputation des Swans s’est bâtie notamment sur des prestations live tellement intenses qu’elles vous faisaient -dit-on- rendre votre gôuter en plein concert. Très vite, Gira s’est lassé de voir le public venir aux concerts uniquement pour voir des mecs jouer sur des amplis réglés sur 11 et s’est mit à folkiser tout ça, à mettre en avant sa copine Jarboe la barjo qui -Dieu merci – n’a pas été rappelée pour la reformation des Swans.
Et si les fans du groupe comptaient assister une reformation à la Pixies ou Pavement, entièrement portée sur la nostalgie et à tous ces tubes qu’on a aimé avant, il n’en sera rien. Swans reviennent du monde des morts en regardant vers l’avenir et non le passé, leur splendide nouvel album My Father Will Guide Me Up a Rope to the Sky en témoigne.
A 57 ans ont peut dire que le patron de Young God Records revient de loin. Après avoir connu très jeune la pauvreté, la drogue, la prison, c’est la scène punk No Wave de la fin des 70′s à New York qui offrira un terrain d’expression à Michael Gira.
Au delà d’avoir eu Sonic Youth comme compagnon de route à ses débuts, il est aussi le découvreur, voire le mentor, de noms tels que Devendra Banhart, Akron/Family ou Lisa Germano.
Accompagné lors de notre interview par un étrange “conseiller” en je ne sais quoi (Gira lui demandait de valider le lieu, la lumière; etc) sa première réponse nous a quelque peu déstabilisé. En effet, il n’est pas courant de voir un artiste insister pour qu’on laisse une question du journaliste au montage final, on vous a épargné la totalité de celle-ci qui croyez moi, était bien trop longue et pas aussi brillante que ce que Gira nous raconte. Brillant, fût par contre leur concert, où Gira et ses cygnes ont littéralement mis le feu au lac.
Pour résumer, Swans aujourd’hui est aussi bruyant que par le passé et son leader aussi charismatique et complexe que ce qu’on imaginait. Le genre de type capable de vous sourir chaleureusement et de vous coller un pain la seconde qui suit.
Un bon gars, quoi.
Tourné au BBMix.
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