Oh, on adore Stefan Goldmann. Discrètement mais sûrement, cet ancien petit rat de conservatoire a gravi les échelons du cénacle minimal house berlinois pour passer de second couteau attachant à acteur majeur du renouveau techno post Berghain.
De fait, il est même beaucoup plus que ça et chacune de ses saillies un peu folles ressemble à un pavé dans la mare aux canards: un monstre de musique acousmatique noire comme un placard au fond de l'océan, un edit du Sacre du Printemps de Stravinsky bricolé à partir de 146 fragments de ses 10 versions préférées, une cassette d'impros à la guitare, une musique de ballet gravée sur sillons fermés... Le gars ne tient pas en place, aligne les jeunes producteurs branleurs contre un mur pour leur dire leurs quatre verités et fait l'article le plus censé sur le nouveau paradigme économique de la musique sur internet, fait inexorablement muter Macro, le label qu'il co-dirige avec Finn Johannsen, en véritable laboratoire plein de pipettes et de fluides aux teintes et textures improbables.
Son nouveau maxi dont on vous fait écouter un extrait ce matin est sans conteste le truc de minimal le plus pété et le plus hanté depuis le Fizheuer Zieheuer de Villalobos. Inspiré par la mafia albanaise, le track titre notamment est une odyssée pumpy house Axe du mal construite sur des intervalles orientales camp et merveilleuses qui vous rappeleront sans doute vos errances sur Youtube à comparer les tricks des Dieux du keyboard turc. C'est pas seulement audacieux, c'est mortel, et tout le reste du maxi est à peu près aussi fou (et aussi bien).
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