De ces discrets Lyonnais repérés par Agoria et rapidement accueillis dans le giron d'Infiné, on ne connaissait qu'une poignée de remixes mutins, malins et un maxi en forme d'espace de Calabi Yau dont aucune des facettes ne reflétait la même qualité de lumière. D'après la bio officielle de leur label, il conviendrait de blâmer leur éducation musicale intime, qui aurait plus à voir avec le catalogue Dischord qu'avec l'habituelle collec' de maxis estampillés Metroplex, DJ International ou Tresor. Les âmes esthètes traumatisées par Pills, Sleigh Bells ou Crystal Castles peuvent tout de même inspirer une bolée d'air frais: si Spitzer est un groupe de rock électronique, ils ont la décence de ne pas mettre une once de rock dans leur musique.
Ce qu'on entend dans The Call, c'est le plus souvent une tech house high tech fièrote, d'obédience lyrique et pas du tout complexée par ses envolées, polie au papier de verre, du genre auquel nous ont plutôt habitué les Teutons de Cocoon (Extrawelt, Gregor Tresher), Stefan Bodzin voire l'affreux Trentemöller. Restent les anomalies, nombreuses de ce premier album éparpillé comme un jeu de sept familles - un hommage franc du collier à Morricone, Stelvo Cipriani & co (Madigan), un autre complètement pété à Fugazi et au Factory des débuts avec Fab de Frustration (Clunker) - mais si les odeurs alt. rock sont bel et bien là, toutes (toutes) les guitares sont restées dans le placard.
Surtout, on est gré au duo d'avoir choisi pour le clip de l'inquiétant Sergen d'accompagner un troupeau oecuménique de moutons, boucs et biquettes dans leur dure montée vers les alpages plutôt que des fractales ou un énième hommage à Phantom of the Paradise. On aime beaucoup la montagne et les animaux, du coup on est fier comme tout de vous présenter ce chef d'oeuvre en forme de thriller bucolique en première intersidérale.
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