Je suis sûr que les ayatollahs du bon goût nés au début des années 80 (et qui ont donc connu "l'âge d'or de Warp" de leurs vertes années) vont me tomber dessus à bras raccourcis pour cette affirmation aussi péremptoire qu'auto-référencée, mais ça faisait très longtemps que je n'étais pas tombé sur un morceau d'IDM résolument aussi sexy et physique que ce "Can I Change My Mind?" de la Londonienne Beatrice Dillon, extrait du 12" du même nom qui paraitra le 2 décembre chez Boomkat Editions.

Longue piste de 13 minutes assez folle d'inventivité rythmique, de recherche de matière sonore (les petits pas arty enneigés de Bjork peuvent franchement aller se rhabiller) et d'endurance (c'est peut-être justement quand on ne sait pas qu'il dure 13 minutes qu'on peut particulièrement apprécier ses ruptures de ton et de rythme - donc d'avance pardon), ce morceau est tellement intelligemment structuré, pensé et articulé qu'on se dit qu'il devrait instinctivement plaire aux nerds férus de physique quantique, aux allumés du dancefloor et aux joueurs de txistu - à peu près à tout le monde, donc.

Et si d'habitude, Beatrice Dillon a plutôt de quoi nous énerver (un peu) par son côté premier de la classe de l'école du bon goût dub techno, on ne peut que s'incliner cette fois (sans réserve aucune) devant ce ressort de résistance. Et de commander le disque dans la foulée. 

Beatrice Dillon - Can I Change My Mind?

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