Dans les milieux autorisés (= sur le site de Boomkat) on qualifie la musique de Sfv Acid de "post anything". Ce qui peut vouloir dire deux chose: a) qu'avant, elle ne ressemblait à rien et qu'aujourd'hui elle ressemble à ce qui suit ce rien sur le chemin du néant ou que b) elle se définit en relation avec un informe dont elle serait un succédané dialectique. Il est vrai qu'à l'écoute, la musique du Californien Zane Reynolds ressemble moins à la somme des détails qu'on peut y reconnaître (un pattern de boîte à rythmes célèbre, une bassline sympa) qu'à une grosse soupe trop cuite dont les différents ingrédients ont depuis longtemps abandonné leur dignité de légume.
Mais parce qu'il utilise un TB-303 et un 4-pistes cassette, l'Américain a rapidement trouvé sa place dans l'écurie post-house/post-électronique de 100% Silk, le sous-label dance de Not Not Fun. Comme Xander Harris, Octo Octa ou d'autres dignitaires Vice Trash, Reynolds est un esprit libre dans un corps libre, qui bidouille les signes et les machines de la house comme un étudiant en art fait une oeuvre avec une boîte de céréales vide: la clope roulée au bec et en toute liberté. Du coup sa dance music n'en est pas tout à fait. Voire pas du tout. Si on pense à un artiste à l'écoute de ces longs jams décentrés-délavés, c'est le Chicagoan Hieroglyphic Being, alias Jamal Moss. Mais Moss a au moins deux excuses pour justifier la nature diarrhée-esque de son art: il enregistre sur cassettes VHS, et c'est un génie.
L'argument de vente qui accompagne la sortie du deuxième album de Sfv Acid pour Post Present Medium prétend que ses morceaux auraient été enregistrés alors que Zane Reynolds était encore lycéen. On y croit pas une seconde mais on avoue qu'on verrait bien cette musique sur des vidéos de skate tournées à la Bolex par Harmony Korine.
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