Shine Grooves "Roughness" (Kimochi)
Pas la peine de chercher l'étiquette à coller sur ce truc. Tout ce qu'il vous faut savoir, c'est que c'est un baume de qualité supérieure très efficace contre les maux de coeur, fabriqué à partir de sèves très puissantes extraites de trois espèces végétales rares et onéreuses qui poussent exclusivement à flanc de crevasse au fond de certaines vallées de l'Himalaya et dont la légende dit que leur extraction très délicate nécessite d'y envoyer sans cordage des enfants en bas âge ou des individus de petite taille, seuls capables de se faufiler dans les réseaux enchevêtrés qui caractérisent le relief de cet région maudite et reculé aux confins de l'Afghanistan oriental et de la Chine également célèbre pour abriter une espèce particulièrement dangereuse et aggressive d'araignée sauteuse à poils longs, l'Araneae Vagina Tripla Dentata. Autant vous dire que la merveille ci-dessous a quelques sacrifices humains et animaux (n'oublions pas les bébés lamas) sur la conscience. A moins que vous ne vous trouviez allergique à la substance, il suffira d'une noisette étalée par votre mie / votre malabar sur la tempe ou la poitrine pour vous dire que ça valait le coup.
Louie Vega ft. Monique Bingham "Elevator (Going Up) (Louie Vega & Gene Perez Sexy Bass Mix)" (Vega Records)
Profitons de ce retour aux affaires du grand p'tit Louie (le seul avec Louie CK à avoir le droit d'écrire son blaze avec un "e" à la fin IMHO) et de cette énième réplique de "Song for My Brother" (classique house + scat des Masters at Work avec George Benson paru en 1997, pour ceux qui n'étaient pas là) pour parler de Gene Perez. Gene qui ? Ben tout simplement le joueur de basse active 5 cordes que vous avez le plus entendu sans savoir que c'était lui si vous avez beaucoup écouté les Masters at Work (y compris Nu Yorican Soul et la vingtaine de projets solo ou affiliés de Louie Vega et Kenny Dope) à un moment de votre existence. Ici il est un peu sous mixé mais on a compris que c'était pour la bonne cause.
Tiga "Don't Break My Heart" (Counter / Ninjatune)
Comme dirait Marc-Aurèle, "on est tellement habitués à écouter des trucs électroniques qui couinent comme des animaux qu'on torture qu'on avait oublié que la musique électronique comme ça, ça pouvait exister". Ben ouais, Marco, faut sortir un peu de ta cave. Dehors, les gens ils boivent volontairement de la Corona, ils utilisent l'adjectif "désopilant" et le mot "IRL" dans des conversations IRL, ils regardent The Mentalist sur TF1 le mardi soir en prenant du plaisir et déclarent souvent que leur genre de musique préféré, c'est "l'electro, Massive Attack, Tiga, des trucs comme ça".
Zigg Gonzalezz "High Jackin" (Power House)
Après Evil Fred, PCK, Panamax Project ou Sigg Gonzales (vous apprécierez la variation ortographique), Shed continue à s'amuser avec les sous-genres de la house les pseudos idiots comme il faut. Deuxième maxi sous pseudo Zigg Gonzalezz après le délicieux "Music" paru sur Hyppodrome en 2012, "High Jackin" revient avec amour et détachement sur quelques codes du garage britannique (breaks lestés, subs par le dessous, stabs tout doux) pour faire un peu sourire 2015. On est pour.
Mall Grab "Alone" (Shall Not Fade)
Le petit génie deep house canadien de la semaine (ça va devenir un rituel) nous vient de Hamilton, riante cité de l'Ontario connue pour son équipe de football, les Tiger-Cats, et son jardin botanique. Autant vous dire que le mec a dû passer pas mal de sa jeunesse à zoner sur Internet et à bûcher des bons livres pour en arriver à ce niveau d'expertise en trois maxis (dont un qui sort en même temps que celui-ci sur 1080p, c'est à signaler).
Rezzett "Zik Zak" (The Trilogy Tapes)
Et ils ont prévu quoi, les lads de Rezzett, le soir de l'Armageddon ? Oh ben une petite Dictaphone Battle au pub, comme tous les vendredis.
Simo Cell "Meteor Racer" (Fragil Musique)
Comme l'indique son nom adapté pour moitié de son nom civil, piqué pour l'autre à un classique de Joy Orbison, Simon Aussel est un féru de grooves et de basses post garage comme on en produit nulle part ailleurs de meilleurs que sur le territoire britannique. Révélé avec un premier maxi sur Dnuos Ytivil, label jumeau de Livity Sound (comment ça vous aviez deviné ?), le Parisien remet ça avec un trois titres de post bass music glaciale et divinement déprimante qui nous fait soupçonner qu'il a mangé beaucoup plus de fish'n'chips en bord de manche pendant son enfance que la plupart de ses compatriotes bouffeurs de cancoillotte.
Ptaki – Milosc (People Must Jam)
"Miłość", en polonais, ça veut dire amour. Vous savez, ce truc fort, entêtant, cucu, qui fait sourire bêtement ? Et Ptaki, ça veut dire "oiseaux", et c’est le nom de ce duo qui sort aussi ses disques sur The Very Polish Cut Out (qui a édité cet edit délicieux de disco polonaise) ou le passionnant label Transatlantyk (dont on vous parlait la semaine dernière pour le dernier maxi de Lutto Lento). Tout ça fait beaucoup de nom durs à dire à retenir, mais nous donne surtout l'occasion de nous mouvoir sur des boucles de disco funk d'un parfum inédit, celui du piroshki au champagne.
Tuff Sherm "Greenhouse Dance" (Hot Haus)
Eugene Ward alias Tuff Sherm alias Dro Carey fait partie de cette race rare de producteurs qui composent leur house music en pensant au bien être des plantes que vous avez à la maison. Respect à lui et petite pensée émue pour Mort Garson, qui n'était pas le dernier pour faire sémiller vos lithops et vos hibiscus dans leur petit pot en terre cuite.
Bicep "Closing Sequence" (Bicep)
On se finit avec cette séquence de fin inondée de grandes orgues et spleenesque comme la fin d'Albertine Disparue à Venise qui tombe à point nommé pour célébrer l'adieu aux armes de 50 WEAPONS (le morceau s'écoute sur la deuxième face de la toute dernière référence du label de Modeselektor) et tirer le rideau de fer jusqu'à lundi.
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