Blacknecks "Clubbing" (Blacknecks 006)
C'est déjà la fin de l'aventure Blacknecks, ce projet débilo-violent et autrefois anonyme de Truss et Bleaching Agent dont le but avoué était de de nous faire "rire" avec des titres débiles et de la techno indus saturée. Et on est pour ainsi dire tristes de ne pas l'avoir sentie passer. Dernière raison de chialer, ce sixième et dernier maxi du duo qui, derrière sa pochette transgenre cracra géniale (dont on a déjà prévu de se faire des tee-shirts), ses bêtises et son mauvais esprit typiquement britannique dignes d'un vieux V/VM ou d'une connerie sur Spymania, envoie du bois de bien meilleur qualité que le tout venant agglo qualité Ikea de la house d'Angleterre de 2014. "Clubbing" notamment, dont le titre signifie vraisemblablement plus "défoncer la gueule de quelqu'un au gourdin" que s'éclater entre collègues le vendredi soir sur "Get Lucky", est le truc de bass music le plus bombastique et le plus mélancolique de ces derniers mois... Tenez-donc jusqu'aux petites nappes à la Badalamenti vers 3.40 pour vérifier si je dis des conneries.
Blacknecks - Clubbing
04:46
The Cyclist "Daisy Spirals" (All City)
Coup de coeur immédiat pour ce premier extrait du nouvel album du vélocipédiste le plus casse-cou de la post-house saturée (qu'on retrouve également au rayon poterie disco des Balkans sous le nom de
Buz Ludzha): la boucle de piano est trop mimi, les kicks sonnent comme s'ils avaient été joués sur un paquet de céréales par Rémy Bricka, et la saturation façon tempête de sable est la plus belle entendue sur un disque de "pop" depuis
By The Throat de Ben Frost. Que demandes-tu de plus, le peuple?
The Cyclist - Daisy Spirals (Flourish LP)
07:27
Anthony Parasole "My Block" (Ostgut Ton)
Attention, exploit. En une boucle, un beat et trois effets de filtre bien placés, le New-Yorkais Anthony Parasole arrive à recréer simultanément dans le cortex de l'auditeur l'impression de griller sur une plage à Rio en faisant tourner une ombrelle dans une Caïpirinha et celui de se faire défoncer le visage à la boot coquée dans un terrain vague quelque part au fin fond d'un des trois états baltes ou dans la banlieue de Mulhouse, écroulé sur le flanc dans une flaque d'eau boueuse et glacée, entouré d'une bande de hooligans défoncés au speed qui hurlent "allez, allez".
Anthony Parasole - My Block
05:49
Nug "Your Planet Is Next" (Klasse Recordings)
Dans le milieu du graffiti scandinave, Nug est une sorte de demi-dieu. Actif à Stockholm et dans ses environs depuis les années 90 notamment au sein du collectif VIM (Vandals in Motion), il a été sacré plus
gros vandale de l'histoire de la dégradation volontaire de mobiliers publics de son pays. Plus étrangement, quand il ne repeint pas l'intérieur d'un bus en noir, il couche sur bande des gribouillis acid techno complètement vrillés et ponctuellement super excitants. Sa première sortie officielle sort logiquement sur Grafiti Tapes, sous label de Klasse Recordings dont le principe est, je vous le donne en mille, de laisser carte-blanche à des graffeurs musiciens, et on vous conseille de vous ruer sur Internet pour vous la procurer s'il en reste (
c'est pas gagné).
Culture Hub "Scope" (Invisible Circles)
Poussé par quelques sommités de la minimal house qui n'a pas honte de s'appeler comme ça (Barac, Raresh, Baby Ford), le mystérieux Culture Hub (han, bien vu le jeu de mots) brasse en gros tout ce que la house tendance soustractive a trouvé de bonnes idées en 20 ans d'existence, des basslines étouffées dans des oreillers à la Maurizio jusqu'aux petits samples incongrus à la Villalobos. Faites un tour sur Youtube si vous connaissez pas, tout ce qu'il a fait est bien.
Culture Hub - Scope
06:17
Wire "Encounter" (Mord)
On en pense ce qu'on veut mais il faut du cran pour oser s'appeler "Wire" quand on est un jeune producteur qui se lance dans la techno au milieu des années 2010. C'est presque aussi bizarre et inconscient de se lancer dans la funky house sous le nom de "Led Zeppelin", quoi. Ou alors ça n'a n'a rien à voir avec le courage, Élisabeth Lévy a raison et les jeunes d'aujourd'hui sont des sauvageons totalement incultes qui ne reconnaissent pas l'héritage de leurs aînés et qui ne respectent rien.
Wire - Encounter [Mord 013]
07:07
Panoptique "Boiler Broom" (Antinote)
Dernière sortie de l'année pour Antinote et énième redistribution des règles du game bizarre posé par Quentin Zaltan Vandewalle pour son étrange label: cette bizarrerie deep / psyché / jackin' / bidule est signée d'un semi-newcomer bordelais dont Discogs nous apprend qu'il est affilié au collectif Iceberg (la palanquée de garageux doux-dingues dont on vous parle souvent souvent sur The Drone mais qu'il semble pas mal incongru d'évoquer dans un Panier de crabes), et dont notre collègue Lelo Jimmy Batista nous précise qu'il joue de la batterie dans Lonely Walk. On s'en fiche, on suit à fond.
Panoptique - Boiler Broom
Reel Houze "The Chance" (Optimo)
Qui se souvient de cette bananerie UK house des mid 90's, quand les journalistes français qui lisaient Mixmag appelait la house anglaise "nu disco", co-ourdie par
un membre de Black Science Orchestra et construite sur un sample
du "Go Bang" d'Arthur Russell? Pas nous, puisqu'on n'en avait jamais entendu parler. Heureusement les gens d'Optimo veillent à notre bonne santé mentale et à l'égaiement des vendredi après-midi de novembre. Dans le genre solstice d'été déplacé, cette réédition est une bénédiction.
Reel Houze - The Chance
08:27
Jonas Kopp "Red Plented" (Tresor)
Ça gronde sévère en Argentine. Practicien d'une techno sévère mais chiadée au microhertz près, Jonas Kopp se pose exactement à mi-chemin des esthètes de Stroboscopic Artefacts et des jongleurs d'enclume qui sévissent en Angleterre dans le sillon de papa Regis. Bon calcul, il se retrouve aujourd'hui posterboy du renouveau du catalogue de Tresor. Son premier album s'appelle judicieusement Beyond the Hypnosis et on vous en reparle dès qu'on l'a écouté.
Jonas Kopp - Red Plented (Original Mix) [TRESOR]
06:39
Mick Finesse & Pinion "Dead Boyfriend Alley" (Perc Trax)
Une fois n'est pas coutume, finissons cette colonne sous le signe de la délicatesse, des macarons à la rose et des fleurs en papier. Enième extrait de la compil' anniversaire du label du pépère
Perc, cette délicate missive combine un amen bouclé au dictaphone, une boucle de larsen saturé et un kick en béton d'approximativement 9 tonnes. On vous laisse décider comment vous souhaiter consommer la chose.
Mick Finesse & Pinion - Dead Boyfriend Alley (Original Mix) [PERC TRAX]
05:11