A quel moment devient-on professionnel en musique? La question est un peu générique et néanmoins centrale pour ce groupe de New York. Thérapeute de métier, leur guitariste Jane Hanoi ne gagne pas sa croute avec Oneida, et mène pourtant une lutte vieille de 13 ans auprès de sa famille et de ses collègues de boulot, pour faire entendre qu’Oneida, c’est aussi sa carrière!
Lorsqu’ils fondent leur groupe en 1997, Kid Millions (batterie), Hanoi Jane et Barry London (clavier) définissent ensemble leurs prétentions et font le choix judicieux de faire d’Oneida une expérience plus qu’un projet économiquement viable. Imbibés de la S.F. de Philip K. Dick et abonnés aux théories sur l’aliénation de l’homme (par la machine chez Kraftwerk par exemple), ils choisissent leur nom Oneida en référence à la communauté utopique du même nom, fondée au milieu du XIXe (et non du XVIIe comme le prétend Jane dans l’interview vidéo) au nord de l’Etat de New York. Erigés en modèle de vie par son fondateur John Humphrey Noyes, les principes de la communauté Oneida s’articulent principalement autour d’une sorte polygamie “libératoire”, de sessions d’auto-critique auxquelles sont sujets les quelques 300 membres afin d’étouffer les égos, et même d’un programme quasi-eugéniste fondé sur les accointances morales et spirituelles de chacun. Trois lois terrifiantes qui semblent seoir à merveille le concept d’aliénation et la définition du rock pour le groupe, mais aussi un terreau idéal pour mener à bien leur propre petite expérience utopique, 130 ans après le démantèlement de la communauté Oneida.
Ce ne sera pas la première fois que l’on assiste à la tentative d’un groupe de se fabriquer une mythologie surnaturelle. On saluera juste le choix précautionneux de ne pas effectivement en avoir fait un métier!
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