C'est le cycle irrésistible de la pop des années 2010: les années passent, les groupes adorés de notre adolescence se reforment, les souvenirs si purs et si intenses qu'on gardait de leur jeunesse s'en trouvent irrémédiablement gâtés, pour un moment ou pour l'éternité (quelques concerts vraiment déshonorants ont fait qu'on s'est débarrassés à contre-coeur de quelques disques chéris depuis très longtemps).
Dans le cas de Loop, on a été inébranlables: pour préserver notre amour immodéré pour les trois disques parfaits du troisième groupe le plus intouchable de la première vague shoegaze après My Bloody Valentine et Spacemen 3 (Heaven's End (1987), Fade Out (1988) et A Gilded Eternity (1990)) et faire honneur à la carrière solo magnifiquement radicale de Robert Hampson sous le nom de Main, on a refusé l'offre indécente et boycotté le passage parisien du groupe à Villette Sonique l'an dernier.
A-t-on eu raison de le faire? On n'en sait rien, on n'a même pas lu les compte-rendus de concert; mais parce qu'on est des mélomanes humain avec un coeur et un droit inébranlable à aimer les mauvais disques pour les mauvaises raisons, on a foncé sur Soundcloud dans la seconde où on a appris qu'un nouveau disque avec de la nouvelle musique allait finalement paraître sur ATP Recordings au mois de juin. Voilà. Maintenant que c'est fait, on le partage avec vous. Sept ou huit écoutes distraites dans les pattes, on ne sait toujours pas quoi en penser, mais sauf erreur grossière de la part de notre bon sens critique, on a l'air plus près de la troisième reformation (magnifique) de Wire que de celle (abominable) de Gang of Four. Que les quarantenaires aux cheveux gras s'expriment dans les commentaires ci-dessous s'ils ont réussi à démêler leurs doutes et leurs sentiments contradictoires - parce qu'on prend tous les bons mots pour démêler les nôtres.
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