Je n'apprendrai rien à nos lecteurs, pour la plupart collectionneurs des oeuvres complètes de Can, Neu! ou Ash Ra Tempel, en disant que le krautrock s'épanouit plus volontiers dans la longueur que dans la brieveté pop.
Ainsi les quatre gaillards d'Horse Lords, quatuor poussé dans le vivier très vivace de l'underground indie de Baltimore (cf. Dan Deacon, cf. Lower Dens, cf. Matmos, cf. Dope Body) et dont le plaisir consiste vraisemblablement à confronter la psychédélie rèche du rock répétitif allemand aux instrumentations étranges de la galaxie rock in oppostion (de Henry Cow à Ruins) sont incapables de pondre un morceau de moins de 15mn, ou pour être plus précis en ce qui concerne le morceau ci-dessous, 12 minutes et 59 secondes (leur premier album, l'éponyme Horse Lords, n'en contient que deux).
Et c'est bien évidemment tout sauf une chichiteuserie arty de leur part - plutôt une nécessité formelle, voire vitale très opportune pour nos oreilles - que dis-je, notre âme! - puisque Horse Lords base précisément sa musique sur la distorsion du temps par la répétition et les variations d'intensité. Et j'utilise le mot "opportune" très sciemment parce que j'ai beau venir de les découvrir, les trois morceaux monstres que j'ai écoutés d'eux me donnent d'ores et déjà envie de leur décerner la palme de meilleur groupe actuel du genre aux côtés des vaillants revivalistes de Cave (le groupe jumeau de Bitchin Bajas). "Outer East" est extrait de Hidden Cities, leur deuxième album à sortir en novembre chez NNA Tapes. On prend date.
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