Contrecoup du marasme actuel du rock à guitares pas très bien accordées ou simple sursaut de nostalgie trop logique des moyens-trentenaires (et pré-quarantenaires), l'âge d'or de la musique indie intéresse beaucoup et beaucoup de monde en 2013-2014. Je ne sais pas pour vous, mais autour de moi, il ne se passe pas une journée sans qu'un ami proche ou virtuel ne reposte sur son mur d'amour une photo de Jay Mascis ou un clip super 8 des Halo Benders. Alors du côté des labels de réédition, des boîtes de prod et des maisons d'éditions, forcément, ça s'agite. Il y a deux mois, on vous parlait de la réédition de C86, la fameuse compilation cassette du NME qui a donné son nom à la première génération de l'indie pop britannique; aujourd'hui, c'est au tour de Sarah Records, label emblématique s'il en est de la twee pop et du "son Sarah" (eh ouais), maison de coeur de ces pierres angulaires de nos amours adolescentes (et, euh, chastes) qu'étaient les Field Mice, Heavenly ou les Sugargliders se faire tirer le portrait dans un documentaire totalement indépendant sur lequel on jetterait bien un oeil.

Réalisé par une certaine Lucy Dawkins, originaire comme son label préféré de la riante Bristol, My Secret World - The Story of Sarah Records (par là pour la réf. du titre) promet de faire dans le bon docu patrimonial, mais en mode lettré et passionné: la liste des personnalités interviewées comprend les deux fondateurs du label Matt Haynes et Clare Wadd, une bonne partie des vétérans du catalogue (les gens de Heavenly, Blueboy, Tramway, les Field Mice...) mais aussi les cousins d'Amérique (Calvin Johnson de K) et les journalistes qui accompagnèrent l'émergence du label et de la scène qu'il permit de faire naître (Everett True, Alex Petridis). Aucune idée de quand le truc sera visible ailleurs que dans un pub de Bristol, mais on y croit très fort. Allez donc déclarer votre amour au projet sur sa page Facebook.