Souvenez vous, il y a quelque mois on vous parlait de cette collaboration technoïde entre le jeune pousse Blawan et le vénérable Surgeon avec Trade, où l'apprenti rencontrait le maître dans un obscur maelstrom de beats tapageurs et de distinction. Eh bien, Zeitgeber c'est un peu la même chose et en high level: Lucy, boss de Stroboscopic Artefact, qui s'acoquine avec Speedy J, vétéran des années 90.
Grand trublion techno, contemporain d'Unit Moebius, depuis le début des années 90 et ses premières sortie chez Plus 8 ou Warp, le Hollandais n'a jamais quitté son petit bonhomme de chemin, précédé pas mal de modes et surtout bousculé plusieurs fois ses propres petites habitudes. La première fois, c'était en 1997, avec Public Energy No.1: connu pour sa techno post Detroit très mélodique et très colorée, le Hollandais se lançait sans prévenir personne dans une electronica industrielle totalement idiosyncratique qui trouvait son point d'orgue avec son fabuleux remix du Jag des Micronauts (pour ceux qui ne connaîtraient pas, une boucherie). Puis Jochem Paap a récidivé en 2002 avec Loudboxer, album de techno big room sauvage débarqué à une époque où le genre n'intéressait franchement plus grand monde.
Concentré depuis quelques années sur les disques à quatre mains (avec Chris Liebing, Issakidis ou Adam Beyer), il bricole aujourd'hui avec l'apprenti Lucy, Italien auteur d'un unique album sur Stroboscopic Artefact, entre dark techno mélancolique, zigouigouis de software et capharnaüm bruitiste. Egalement initiateur, via son label, de la série Stellate ou des artistes techno (Perc, Silent Servant, Xhin, le Sendai de Peter van Hoesen) sont invités à explorer la face la plus expérimentale de leur musique, Lucy entraîne logiquement Paap vers son penchant pour les structures zarbies de la dark electronica.
Leur Zeitgeber d'album délaisse volontiers les carcans habituels du 4/4 ("Freed of dancefloor consideration") pour une approche plus libre, entre techno, ambient glacial et ce truc un peu fourre-tout qu'on appelait autrefois l'IDM. Enième changement de décor pour Speedy J? Oui et non, puisqu'aucun de ces sous-genres ne lui est étranger. Mais le gars continue à avancer, ce dont ses collègues vétérans sont loin de pouvoir tous se vanter.
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