Oubliez la techno, l'analo, le crado. Oubliez tout ce que vous savez ou pensez savoir sur où est "le cool" actuellement à Paris. Après trois années à nous donner faim avec des miniatures pop très estimables et des concerts incomparables d'ardeur et de maestria, Syracuse sort enfin son premier album (sur Antinote, bien sûr) et se permet ni plus ni moins que de sortir un truc qu'on n'a jamais entendu.
A des lieues des grosses machines techno pop et autres pièces montées neo disco dont on continue à nous expliquer qu'elles sont des passages obligés pour tout producteur français qui veut faire carrière dans le milieu impitoyable de la novo variété, les amis d'enfance Isabelle Maître et Antoine Kogut nous ont fait humblement et merveilleusement un disque de chansons machiniques à l'os, dont les ritournelles et les fumerolles mélodiques sont nourries à la source d'une collection de disques merveilleux du passé (on pense dans le désordre à Sade, Jacno, Mr Fingers ou Lucio Battisti) mais qui s'affranchissent surtout totalement des us et coutumes de la pop électronique branchée.
La faute à la forme machines brutes + voix (+ un saxo tombé au combat) ou aux 50 concerts enquillés avant de rentrer en studio, Liquid Silver Dream n'est ni un disque de house poppy ni un disque de pop boostée à la techno, c'est seulement un disque de pop électronique trippé très français merveilleux d'exigence et de simplicité, qui n'aurait pu voir le jour nulle part ailleurs qu'en France et dont on est heureux d'écrire qu'il n'a rien à voir avec de l'electropop taillée pour les charts et les open spaces de Canal+. Roulez, jeunesse.
Et ne ratez pas la release party de Liquid Silver Dream, le 19 novembre au Point Ephémère avec la première française du live de Domenique Dumont en bonus extra ball.
Crédits photo : Maxime Michel
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