Il n'a pas (encore) de date de sortie et il fulmine derrière les barreaux.
Le muscle est bandé, la peau rutile, les empiècements synthétiques viennent couvrir ce que la pudeur exige. Est-ce une compétition de bodybuilding ou la nouvelle sortie de Maoupa Mazzochetti ? Si c'est réalisé sans pose, ni démonstration, il s'agit de Maoupa.
Force tranquille, sordide superbe et mécaniques bien roulées, voilà deux EPs (sortis chez Unknown Precept) que Maoupa épate sans que nous en pipions mot. Il arrive que nous fixions à gauche quand l'important arrive de droite. Le principal reste que nous ayons été renversés.
La où beaucoup se contenteraient d'une galipette en attendant les applaudissements, Maoupa réalise des acrobaties en équilibre sur deux axes fixes. Deux points cardinaux de la dance music du monde moderne : L.I.E.S et Opal Tapes. Ses deux EPs (A-Tranquillity et A-Morality) naviguent entre house asthmatique, groggy et à bout de souffle, où l'accident fait le cachet, l'EBM débonnaire, la noise à moelle, l'acid intestinale et borborygme et, au final, de la techno en mono, pour nous, les punks.
Et si l'on s'autorise un léger strabisme, on aurait juré croiser Low Jack. On ne sait pas où, ni vraiment quand mais quelque part, il était là, chez Maoupa, son Flashes EP sous le bras. Certaines incursions se font avec une si délicate effraction qu'on ne les remarque pas.
Le bruit l'urgence la saleté, sont trois dimensions de la géométrie de Mazzocchetti. Cependant, ce que l'on ne répètera jamais assez (et pour cause, ça n'a jamais vraiment été verbalisé) c'est que Maoupa connait une science du rythme que seuls ceux qui furent un jour possédés par la danse de St-Guy connaissent (personnes se mettant subitement à danser de façon incontrôlable et étrange […] jusqu'à s'écrouler de fatigue et continuaient à se tortiller même à terre). La densité et richesse rythmique de Mazzochetti sont telles qu'elles floutent chacun de ses objets et leur confèrent une nouvelle grille de lecture.
En somme, Maoupa est le hitmaker d'un espace-temps où Ron Morelli trônerait à la place de Beyoncé.
Que dire de plus de cette sortie chez PRR PRR ? Déjà que la maison belge vend des disques à prix coutant. C'est osé. Ensuite, que le visuel tricolore est vaguement crispant, même des tifosis en goguette n'oseraient s'en approcher. Formellement, "O Horror Na" parle de lui-même mais on ne va pas se priver de le paraphraser Il affirme un Maoupa lancé dans le même coup de feu. Il cède à cette même hystérie gargouillante, à cette colère acid(e). Bref, un Maoupa qui louvoie entre néfaste et furieux.
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