Si le mot "tellurique" a beau faire partie des expressions qu'on essaie à tout prix d'éradiquer du vocabulaire du journalisme musical, les gars comme Volcan ne nous aident pas beaucoup dans cette tâche. Lorsqu'on écoute son maxi Thysia qui sort aujourd'hui chez Camisole Records (et qui est très bien hein, là n'est pas le problème), l'envie nous démange de ressortir les vieilles artilleries sémantiques et le champ lexical de la souffrance, des plaques tectoniques en vrille et des formes étrangères qui font vibrer la Terre (ou quelque chose comme ça). Prenez le titre de cet EP, par exemple. Dans la Grèce antique, le terme "thysia" désignait une pratique religieuse et sacrificielle qui permettait de communiquer avec les Dieux à travers une offrande sacrifiée. La plupart du temps, on utilisait un animal, mais il était assez fréquent d'y inclure un être humain (et vous vous en doutez forcément un peu, une jeune fille vierge de préférence - la plus belle et la plus pure, aussi, sinon c'est pas marrant).
Heureusement, la musique de Volcan ne se repose pas uniquement sur l'idée de précipice et d'adversité. Sur Thysia, on y trouve certes son compte de propositions noires et vénéneuses, mais aussi de la bonne vieille techno qui tabasse ("Futur Vide"), de l'electronica héroïque ("Aurore") ou encore des montées de sève ambient analogiques (Achlys). Enregistrées en une seule prise à l'aide d'un bon vieux MS-20, les parties de synthétiseurs créent d'ailleurs parfois du décalage avec certains morceaux, ce qui ajoute au disque son aura d'inquiétante étrangeté, et fait passer le projet de Volcan du côté des propositions biscornues, fécondes en douces bizarreries et qui donnent du même coup envie de s'y replonger afin de tenter d'en percer tous les secrets.
Le nouveau maxi de Volcan Thysia est sorti hier sur Camisole Records. Il est en écoute intégrale ci-dessous :
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.