S'il y a un terme du jargon musical moyen dont faudrait absolument changer le sens et les usages, c'est bien "autoroute". Traditionnellement associé à ces cochoncetés qu'on laisse tourner par dépit quand elles passent sur l'autoradio de l'Impala ou ces moments embarrassants où un artiste arrête de se soucier d'inventer pour envoyer à son public ce qu'il a envie d'entendre, le mot a pourtant des vertus poétiques très dignes qui seraient très pratiques, par exemple, pour parler du genre de techno rigide, linéaire, pourtant très chaleureux qu'on peut entendre dérouler en long et en large sur le nouveau maxi de Red Axes.
Le souci, c'est que dès qu'un morceau de musique un peu répétitif semble se prêter idéalement à la conduite à grande vitesse, on préfère lui assigner le terme "motorik", à tel point qu'il ne viendrait plus à l'idée de personne de désigner "Autobahn" de Kraftwerk comme de la "pop autoroute".
On maintient pourtant le terme "techno autouroute" pour Shem Vol.1, premier volume des nouvelles aventures du duo israëlien en terrain dance-sinon-rien. Car les inflluences hétérogènes au bitume et à la techno ont beau abonder (l'Afrique orientale survolée en cessna sur "Spider Feel", le psychédélisme crado d'Angleterre à la Primal Scream sur "Na Da"), on ne trouvera pas (cherchez pas) de meilleure métaphore pour qualifier ces deux morceaux là qu'un sprint à 140 kim/h sur l'A4 ou la Route 66. Soit dit en passant, il y en a deux autres sur Shem Vol.1 qui sont tout à fait différents et tout autant excellents mais il faudra attendre le 29 janvier pour les découvrir en LP et le 9 février en digital. Ça se passe comme d'hab' chez I'm a Cliché.
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