Quand Mikky Blanco présentait son nouveau label au printemps, Dogfood Music Group, il disait à peu près ça :
"Nous sommes un groupe d'amis qui avons créé une publication qui représente une tranche de ce en quoi nous croyons, notre culture et ce que nous voulons montrer au monde. La population de la planète est nourrie d'un cliché de la musique afro-américaine que nous avons envie de mettre à mal. Nous venons tous d'un background qui se situe en dehors de la norme afro-américaine, et le monde mérite de découvrir notre culture tout autant qu'autre chose."
Actif depuis 2012, ancien étudiant en art et auteur d'un recueil de poésie From The Silence of Duchamp to the Noise of Boys en 2011, Michael Quattlebaum Jr. de son vrai nom a permis de mettre en lumière nombre d'artistes estampillés "queer rap" (appellation contestée et problématique par bien des aspects), de Le1f à Cakes da Killa en passant par Zebra Katz, entrainant du même coup une redistribution des cartes dans le rap game réputé d'obédience machiste et hétéronormé. Pas forcément le premier dans le coup (Big Freedia est là depuis une vingtaine d'années), Mykki Blanco est en tout cas le plus représentatif de cette donne récente, de par ses prises de position tranchées (principalement sur les questions raciales et sur la sexualité), son extravagance affichée et ses coups d'éclat divers (notamment lorsqu'il déclarait en mars dernier vouloir quitter la musique pour devenir journaliste d'investigation, avant de faire état de sa séropositivité).
Quoiqu'il en soit, et en attendant un premier album qui ne semble jamais venir, Mykki Blanco s'apprête donc à sortir la première compilation de son nouveau label Dog Food Imprint, C-ORE, à paraître le 18 septembre. Si on se fie aux premiers extraits dévoilés, elle devrait explorer les contours de ce qui fait la personnalité de l'artiste, à savoir la noise, la drogue, la violence, le stupre et les beats caverneux. Les noms des participants sont à l'avenant : outre Mykki Blanco lui-même, on retrouvera les dénommés Yves Tumor, Psychoegyptian, ou encore Violence. Un film promo a même été réalisé, qui, outre des images de torture et de "réalité parallèle cauchemardesque", reproduit des extraits des films Strange Days, Tokyo Drift, Altered States, Spawn, Under The Skin, Blade (barrez le (ou les) nanar(s)). De quoi mettre dans l'ambiance.
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