La première fois que Jorge Velez a fait un disque sous son nom,  c'était la MMT Tape Series (1996 - 1999) et ça équivalait presque à une deuxième mise au monde. Producteur d'italo house inspirée sous le nom de Professor Genius, ce producteur confidentiel du New Jersey a vu sa cote multipliée par 1000 avec cette anthologie de bricolages de jeunesse au contenu étrange et  faramineux, qui évoquait autant la deep house astrale de Larry Heard que l'Aphex Twin techno-cotonneux du milieu des années 90 (celui d'On et des Analogue Bubblebath.

Dorénavant associé aux tripatouilleurs de TR-707 et de bruit blanc de L.I.E.S. et co., Velez fait toujours un peu ce qu'il veut, des concept albums inspirés par le prophète du désordre perse Hassan-I-Sabbah ou des disques d'ambient en hommage à Moebius. Mais on continue à préférer celui qu'il a sorti sous son patronyme de naissance, un chouilla plus idosyncratique, plus funky, plus naturel que le reste de sa discographie.

On se réjouit donc que l'Américain ait choisi de tomber le pseudo pour son album à venir le 15 avril sur L.I.E.S. Joliment taggué The Territories, le 6 titres est annoncé contenir "des drones menaçants", "des morceaux dancefloor inspirés par l'EBM" et "des expérimentations mélodiques à la Sakamoto". On ne sait pas trop dans quelle catégorie rentre le "Venas" ci-dessous, mais le moins qu'on puisse dire, c'est que Velez n'a pas perdu la main pour tisser de l'étrange. A la fois apaisé et contrariant, immobile et mouvant, lumineux et dissonant, c'est sinon renversant, à peu près la musique électronique contemporaine à son maximum de subjectif et d'affranchissement.

J. Velez-Venas (LIES-046)

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