On commence à ne plus les compter ces groupes qui n’hésitent plus à user du F. Word en guise de sobriquet. Des guerriers de Fucked Up aux deux petits méchés technoïdes anglais de Fuck Buttons, nos joyeux Holy Fuck sont peut-être ceux qui le portent le moins bien, tant on leur donnerait le Bon Dieu sans confession.
Aux manettes de ce (désormais) quatuor de Toronto, le touche-à-tout Brian Borcherdt est né d’une famille de babos américains, venus s’expatrier au pays de la poutine peu avant sa naissance. Isolé en pleine pampa canadienne en Nouvelle Ecosse, le jeune Brian fait ses premières armes sur les disques de ses parents (Led Zeppelin, Pink Floyd, pas dégueu…), démarre son label Dependent Music en 94, puis son groupe Holy Fuck (un nom qu’il tire d’une vague tentative de décrire ses premiers bidouillages de synthés casio) en 2004, avant de déguerpir pour Toronto.
Entre son taf d’assistant monteur dans un studio (dont il tient sa machine infernale qu’il trimballe sur scène avec Holy Fuck), et sa permanance dans son label sur lequel il signe ses boulots solos, des side projects, et les disques de Holy Fuck, Brian fait le tour des Cash Converters locaux et se découvre une passion: la récup de vieilleries électroniques qui font du bruit.
Pour faire court, Brian expérimente pendant près de 15 ans les possibilités qu’offrent ses rétro-joujoux. Et si Holy Fuck, qui sortait son deuxième album Latin cette année, a gagné son ticket d’entrée au Polaris Music Prize cuvée 2010, ou a pu signer une apparition dans la série dopée aux amphets Breaking Bad, c’est sans doute pour avoir réuni deux dérives de l’électro 2000′s: les bricolages électroniques DIY de Black Dice et les riddims post-punk de LCD Soundsystem.
Et voilà, c’est comme ça qu’on créé un nouveau genre: Holy Fuck, groupe post-DIY de l’année.
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