En préambule, je remercie officiellement les gens du site américain Tiny Mixtapes d'avoir été pêché cette chanson dans le torrent de l'actualité parce que sans cet article, il est probable que je n'aurais jamais entendu parler de Graham Lambkin.
Pourtant, et même si on ne peut pas dire que l'artiste ait un jour souffert des affres de la célébrité dûs à une couverture médiatique acharnée, c'est un vétéran en son pays (l'avant-garde indie) qui a commencé sa carrière à 1993. Lambkin avait alors 19 ans et il jouait avec son camarade percussioniste Darren Harris dans The Shadow Ring, groupe que l'encyclopédie en ligne Allmusic associe à quelques groupes légendaires du mariage entre le punk rock et la musique improvisée comme The Dead C ou Harry Pussy. Dans les dizaines de disques auxquels son nom est associé, il est question à égalité de folk et de manipulations sonores en tous genres: musique concrète, poésie sonore, collages, musique improvisée...
En 2013, Graham Lambkin fait un peu plus simplement du folk. A sa manière bien sûr, c'est-à-dire avec l'oreille d'un bricoleur de bandes et la tête d'un improvisateur, mais il fait du folk. Comme il le raconte dans cette interview pour le site Secret Thirteen, "Abersayne" est une chanson d'amour. Pris dans le blizzard de souffle, de borborygmes et de bruits ambients, on pourrait être tentés de comparer la démarche de l'Anglais à celle des petits bricoleurs de son K7 comme Bibio, mais on se tromperait. Graham Lambkin fait son folk comme Bill Orcutt fait du blues ou comme Ornette Coleman faisait des solos sur son saxophone: sans médiation, sans voile, sans planning, laissant le fond couler de la forme pour raconter son histoire. Le single vient de sortir sur son propre label Kye Records.
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