On n’aura jamais autant parlé de Tropicalisme depuis que David Byrne a ressorti en 1999 les Brésiliens Os Mutantes de leur hibernation, frayant le chemin à toute une génération principalement américaine de jeune têtes blondes (Vampire Weekend et consorts) peu fan de grosses guitares saturées, et désormais devenue experte dans l’art de digérer les musiques du monde.
Pourtant à quelques milliers de kms de New York, l’Espagnol Pablo Díaz-Reixa aka El Guincho ne semble pas avoir eu à se forcer pour sonner tropical, et pour cause il a grandi avec!
Né à Gran Canaria aux milieux des îles Canaries, Pablo passe sa jeunesse entre les plages de l’archipel espagnol et les disques de papa, lui-même fan accompli de la mythique écurie de salsa afro-cubaine/caribéenne, Fania Records. Il est ainsi biberonné entre autre au Ray Barretto, Willie Colon, Héctor Lavoe et bien sur Rubén Blades (également devenu homme politique au Panama et acteur donnant la réplique à Danny Glover dans Predator 2).
Bref, après un détour par Paris où ses parents (d’origine sud américaine) l’envoient au lycée, et où il découvre les joies du rap français, il démarre à Barcelone son premier groupe, Coconut, sur lequel il expérimente ses premiers (bri)collages sonores de samples tout droit sortis des bacs du paternel et de sa collection perso de disques Tropicalia. Mais la vraie réussite c’est son premier disque solo en 2008, Alegranza!, dans lequel il opère une digestion en bonne et due forme de sa culture tropicale, et qui n’a rien à envier aux essais made in New York de Panda Bear.
Pour ce qui nous concerne, on a attrapé l’oiseau à la vieille de la sortie d’un second album, Pop Negro, peut-être moins convaincuant sur la longueur, mais pourvu du clip de l’année, “Bombay”, digne d’un film de Jodorowsky.
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