Voici les seules informations que l'on a sur Shirabe Inoue : il a 25 ans, vit à Okayama au Japon, aime faire de la musique et dormir. A l'écoute de son premier Ep, You Don’t Know My Lightcycle (fraichement sorti chez Antinote), on se dit pourtant que le jeune surdoué doit passer infiniment plus de temps sur ses synthés que sur son lit. Car si la musique de Shirabe Inoue est faite de boucles et d'harmonies en apparence simplistes, elle est néanmoins profondément complexe et pointilleuse.
On peut donc rajouter cette donnée à sa biographie : le japonais sait aussi manier l'art du détail. Les deux morceaux de l'Ep sont un enchevêtrement de gimmicks house poppeux d'où naît une forte intensité psychédélique nous rappelant les plus belles heures du Krautrock (on pense à Cluster ou à Klaus Schulze qui tâterait de la 808). Toutefois, si la musique de Shirabe lorgne clairement du côté de la kosmische musik allemande, elle parvient également à faire quelques clins d'oeil habiles à ses racines électroniques nipones. Si si, je vous assure, que ce soit dans l'écriture de certains accords ou le choix de motifs rythmiques, lorsque l'on prête bien l'oreille (et que l'on met son imagination en marche), on ressent les effluves d'un Ryūichi Sakamoto et même d'un Kōji Kondō. C'est plus complexe que ça en a l'air, et c'est l'une des plus belles sorties Antinote à ce jour.
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