Geoff Barrow est un homme occupé. Peu enclin à regarder les royalties de sa participation dans Portishead tomber chaque mois en baillant aux corneilles, le grand monsieur s'active depuis 2009 dans Beak>, le superbe trio krautrock et sévère dont on vous a déjà parlé maintes et maintes fois, derrière Anika, cette petite journaliste germano-anglaise à la voix caverneuse qui affole les fans des Kinks, King Tubby et Nico, ou au sein de Quakers, projet collectif partagé avec une trentaine de membres chez Stones Throw qu'il manage d'une main de fer dans un gant de velours.
On le retrouve pourtant déjà sur un nouveau terrain, celui de la sacro-synth electronic listening music analogique dont on vous parle si souvent en ce moment. Avec Drokk, Geoff s'adjoint les services du compositeur Ben Salisbury et s'autorise un petit détour par la case comics UK avec une référence à Mega-City One, l'agglomération futuriste imaginée en en 77 par Pat Mills dans le périodique 2000AD dans laquelle s'illustrait un certain Juge Dredd. Armés de trois Oberheim Two Voice (un bonne grosses boite à fréquences typiquement américaine dont on se contenterait bien d'un seul exemplaire à moitié en panne) et les têtes pleines de décors cyberpunk, les deux gars font du Carpenter version grasse et minimale et si le thème en boucle prend autant la tête que dans une vraie b.o. de 1982, tous les sons heureusement laissés à l'état brut sont beaux à pleurer. Vous avez le droit de juger par vous-mêmes, bien sûr, mais comme on parle de Judge Dredd ("La loi c'est moi"), on prévient qu'on hésitera pas à censurer tous les avis contraires au notre: Drokk: Music Inspired by Mega-City One est superbe.
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