Un des trucs qui rend tout de suite la bande Downwards/Sandwell District chic et désirable aux yeux de l'aficionado rock ailleurs allergique à la chose techno (qu'il ne méprise pas, hein, c'est juste que c'est pas vraiment de la musique), c'est ses liens incestueux avec le post-punk des Pères et l'indus working class des Cités du nord. On se rappelle par exemple de ces deux mixes émouvants signés Regis & The Black Dog, plein de classics plus ou moins oubliés qui en disaient long sur la compositition du terreau d'où a poussé la techno butée et cagneuse du collectif. Mais le parallèle ne s'arrête pas là.
Bien installé dans la quarantaine et une gloriole post Sandwell District bien méritée, Regis use désormais de Downwards comme d'un prolongement de ses circonvolutions intimes et de ses propres expériences synth pop caverneuses sous le nom de Sandra Electronics. Depuis sa création en 1993, le label a ainsi muté de bastion hard techno très pur en hâvre d'agitation sans frontières; c'est par lui qu'on a découvert avec bonheur la coldwave très cold et très fuzz de Klaus Von Barrel alias The KVB. Sans suivre aucun ligne éditoriale précise, la sous-division DO ressemble de plus en plus à Some Bizzare ou au Factory circa 1979 et de moins en moins à un cousin janséniste de Transmat.
Karl O'Connor a pensé à tous les gens très bien qui n'ont aucune des références du label à la maison, toutes pressés en 45 tours à tirage ultra-limité, et sort cet été une compilation joliment titrée So Click Heels. Sur le communiqué de presse, il y a écrit en gros "for fans post punk, Joy Division, Stranglers and Velvet Underground” et c'est vrai que l'estomaquant remix de Tropic of Cancer par le géant Richard H. Kirk mis à part, c'est nappes de guitare et coldwave à tous les étages. On vous a rassemblé tout ce qu'on a pu trouver histoire que vous voyiez de quoi on parle.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.