Selon Google Traduction, "disclosure" signifie une révélation. Et depuis l'année dernière, le groupe de Brighton est effectivement partout, playlisté par du beau monde (de Gilles Peterson à Annie Mac), relégué par les beaux gros médias (sur les ondes de Nova, dans les pages de Tsugi ou Trax), remixé par des beaux artistes (dont Dixon, boss d'Innervisions) et distribué par un beau label, le Greco-Roman de Joe 'Hot Chip' Goddard... On connaît le phénomène par coeur (le buzz qui monte des tréfonds du volcan pour éclabousser à la face du monde) et on est presque content de le déchiffrer aussi facilement. Annoncé en grandes pompes la semaine dernière, Settle, premier album à sortir en juin, concentre à la fois les espoirs de la hype, trop heureuse de sortir de ses souterrains un vrai album crossover en main, et de l'industrie phonographique, qui espère bien voir ses poulains péter le Billboard à moindres frais (et c'est bien parti pour). Pour résumer ce blurb copié-collé sur Wikipedia, Disclosure est à la fois "hipster-friendly" et un potentiel "chart-dominator".
Mais d'EP en EP, les deux (jeunes) bonhommes derrière Disclosure semblent surtout avoir trouvé une recette. Effacées l'étiquette post-dubstep et les obsessions UK garage vintage de leurs débuts, place à une house hédoniste et vocale, riche en gimmicks et en références croquignolettes à la house 90s "intercontinentale" (de Todd Terry à Sophie Ellis-Bextor).
Le fameux “White Noise” sorti en janvier dernier ou le “You & Me” de cette semaine annoncent a priori la couleur d'un Settle entre downtempo vocal periode Slow Train et Euro-dance de photomaton façon Nightcrawlers. C'est la principale curiosité musicale de Disclosure dans le contexte actuel et ce qui nous intéresse le plus depuis la France. Car la méprise Craig David exceptée, notre pays longtemps obsédé par la house new-yorkaise et sa propre house filtrée a boudé la plupart des missives pop/house/garage envoyée par l'Angleterre depuis une bonne décennie. Si Disclosure pète pour de vrai la baraque chez nous jusqu'à se taper l'incruste dans les téléphones des demoiselles de nos banlieues riantes, on pourra vraiment crier au changement d'époque. On en reparle à la rentrée?
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.