Alex Hungtai a travaillé dans sa jeunesse dans un vidéo club.
Inspiré par Jarmusch, Lynch et Wong Kar-Wai, ses envies de cinéma ont vite été balayées par une réalité économique implacable. Sans argent, pas de caméra. C’est donc en musique – la plus lo-fi et cheap qui soit – qu’Alex va batir cet univers peuplé de losers sur la route, de ruelles sombres, de marginaux déracinés.
Versant noir de la chillwave jusque dans son nom, Dirty Beaches est la synthèse d’Alan Vega et Roy Orbison en un seul et même homme. Originaire de Taiwan, Hungtai a trainé ses cheveux gominés un peu partout, New York, Hong-Kong, Vancouver, Montreal, Honolulu, vivant de petits boulots de cuistot et autres combines.
C’est en tombant sur de vieilles photos de famille, qu’Alex découvre que son père chinois était pendant sa jeunesse un chanteur de Doo-Wop, un dur et par extension un type cool. Réincarné dans le souvenir fabriqué de son paternel, Dirty Beaches écrit avec Badlands, la B.O d’une histoire semi-romancée. C’est un peu son Ziggy Stardust, un personnage créé de toutes pièces le temps d’un album, avant de passer à autre chose.
Quelques heures de psychanalyse permettrait de comprendre pleinement tous les enjeux de Badlands: le rapport au père, l’exil, les souvenirs sublimés. On se contentera d’une simple interview, dans laquelle Hungtai nous livre quand même pas mal de clés, notamment sur l’idée de nostalgie vue comme une maladie ou la part de fiction dans nos vies.
Conseil shopping: Procurez vous Badlands, un cran d’arrêt-peigne, une vieille Galaxy 500 et traverser la Death Valley de nuit. Ou sinon procurez vous juste Badlands, ça marche aussi.
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