C'était il y a un tout petit peu plus d'un mois, sur la scène du Trabendo de Paris: les vétérans harsh-no-wave-de-France de Sister Iodine jouaient à l'invitation de Villette Sonique et d'In Paradisum, entourés de Low Jack, Prurient et Powell. Sur la scène, le mélange était terminal - les harsh noisers qui font claquer le beat techno, les producteurs techno qui invoquent le Ragnarok - mais la grande partouze noise/techno constituant un bon 10% du contenu de nos colonnes, on ne peut pas dire qu'on en était très surpris.
Non, le vrai spectacle étonnant était à observer dans l'audience, constituée pour bonne moitié de sommités dance locales et du public habituel des soirées In Paradisum - dont il est bon de rappeler qu'elles étaient autrefois consacrées à la techno dure et à ses dérivés. Parmi eux, Tomas More, producteur techno connu pour son affection des textures étranges, des premiers jours de l'hiver et de l'obscurité à 5h de l'après-midi, se prenait donc sa claque devant le rouleau-compresseur des Sister. Et à l'écouter en parler les yeux embués d'émotion quelques jours plus tard, on s'est dit qu'il se passait vraisemblablement quelque chose de plus important qu'une bande de potes élevés à la techno de Detroit et au catalogue Nu Groove qui se prend de passion pour Pan Sonic.
On pose donc carrément la question avant de partir en vacances: et si la techno de France trouvait son salut dans le noise en liberté et les concerts aux Instants Chavirés?
Cette première sortie musicassette de More pour Where To Now? en tout cas devrait décrocher quelques machoires du côté de ceux qui en étaient restés à son tout premier maxi sur Correspondant: analog house brute broyée et rebroyée dans des bandes froissées, electro funk dépressif, funky envers et contre toutes les raisons de la dépression, avalanche de bruits de moteurs de machines qui n'existent pas encore, zéro nappe ou bassline lisible à l'horizon... Alors certes l'intention est différente au point que la Parisien a décidé de changé de blaze; mais cette première livraison de December commence sur un morceau joué à la guitare, à la voix et au delay et ça on avoue qu'on n'en revient pas. Bonne écoute.
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