Depuis la première apparition de Torn Hawk sous l'aile du vénérable label Californien Not Not Fun, on est proprement fascinés par sa musique. Sectateur sur trois albums des messes lo-fi au synthétiseur trituré par des bandes VHS endommagées, de la loufoquerie Internet et des effigies célestes datant du règne de Windows 2000 dans les foyers, l'Américain originaire du New Jersey est passé maître dans l'art de faire chavirer nos âmes en proie à la dévotion néoclassique autant qu'aux vertues de la musique longtemps dépréciée des mondes virtuels apparu avec la naissance d'Internet.
On l'annonçait il y a plusieurs semaines, son nouvel album est à paraître la semaine prochaine sur Mexican Summer, label sous l'autorité indie folk/rock dominante dans la communauté Brooklynite de la big apple (Best Coast, Tamaryn, Connan Mockasin...). On aurait bien vu une sortie de ce nouvel opus chez des labels orientés post-internet et expérimentations loufoques comme Orange Milk ou Noumenal Loom, mais on ne peut pas toujours trop en demander.
Millefeuille de références iconographiques et musicales complexes, Union and Return est un petit coup de maître. En s'inspirant du mythe du héros et de la liturgie romantique, Wyatt façonne une musique perverse qui tisse un univers hyperréel similaire à ceux de jeux vidéos JdR et autres MMORPG, qu'on sait obnubilés par les quêtes existentielles, les fantasmagories idéalistes et les bandes-originales emphatiques et très lyriques.
L'album esquisse ainsi à grands souffles de synthétiseurs kitsch et d'accords de pianos éperdus les épopées de Final Fantasy et de quelques autres grandes sagas du jeu vidéo, de Stronghold à Kingdom Hearts en passant par Diablo II. Rêverie d'un temps très ancien dans une galaxie très, très lointaine où la Planète Bespin dominait la galaxie à coups de décrets venteux écrits sur des parchemins en format .jpg et de sons folkloriques raffermis par une orchestration qui dresse devant elle tout un pan de la science-fiction, du Fhloston Paradise aux cités steampunk de Jules Verne et H.G. Wells, Union and Return et ses trompettes salutaires proposent une vision fougueuse et sublimée de la musique pour contes imaginaires qu'on dressera sans aucun scrupule parmi les albums d'anthologie de notre discothèque ou, qui sait, peut-être dans une toplist de l'année ?
Égide contre la morosité du monde réel, Union and Return s'attend le pied ferme devant le magasin multimédia le plus proche de chez vous comme la sortie d'un nouveau volet de Final Fantasy. On écoute deux extraits sur ces pages et l'album en entier sur le site de O32C sans oublier de faire un tour sur le site de Torn Hawk et de suivre ses conseils de Motivational Speaker avant de vous jeter du haut d'une tour comme les fanatiques de World of Warcraft.
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