Les évènements musicaux des dix dernières années tendent à nous faire croire que la notion de genre tient moins à une réalité musicale qu’à la représentation d’un réseau d’affinités s’organisant en scènes. Dans le cas de ce qu’on appelle communément la "house lo fi", c’est d’autant plus vrai que cette scène ne correspond pas à une ville ou une région géographique bien identifiée, mais à une communauté internet très active ; des bedrooms producers du monde entier, terrés entre soundcloud et le groupe facebook "strictly lo fi".
Démontrant bien ce phénomène d’ "internationale de la lo fi", Coastdream nous vient du Brésil, et il inaugure le label parisien Renascence avec cette sortie. Sunny Breeze EP dévie peu des canons du genre : c’est globalement très cracra, avec des synthés très cucu et des kicks qui tapent fort. Et pourtant c’est bien foutu : il nous semble avoir entendu cette formule cent fois et ici encore, ça fait mouche. On attend toujours le jour où la chose s’essoufflera (se souviendra-t-on du "Mall Grab Gate"?), mais tant que le mouvement sera fait autant de geeks que de bedrooms listeners, on espère voir la bulle continuer à produire d’aussi belles choses, et le simple procédé répété de basse fidélité feinte de continuer à nous filer autant de frissons. On se demandera toujours si cela tient à une nostalgie des premières émotions club, passées au filtre lo-fi de notre mémoire défaillante, ou s’il y a quelque chose qui tient de l’ "authentique" et du fantasme de la house des débuts "lo-fi" par faute de moyen technique plutôt que par posture.
D’ici là, et si on espère un peu plus de la chose, on peut toujours suivre les autres activités de Renascence, qui officie déjà comme référent en chef en terme de sauterie dédiée au genre dans la capitale. Pas vraiment des petits nouveaux ; les promoteurs ont aligné en moins de deux ans toutes les stars du game et fédéré autour d’eux, promettant le meilleur pour les quelques sorties à venir déjà prévues. Comme ils l’exposent volontiers, c’est une idée de famille qui prédomine ; des rencontres depuis des bookings, des contacts spontanés, et une idée d’écurie plutôt que d’aligner les disques sans histoires. Un QLF revisité qui explique la présence du "joyau underground" berlinois Annanan au remix de cette première sortie - l’Allemand ayant joué sur une de leur soirée à l’automne dernier.
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