Quasiment revenu d'entre les morts dans la pop après une décennie de conspuation, le synthé est désormais bien installé dans le rétroviseur de notre époque qui en a fait une de ces madeleines de choix. Sorte d'ascenseur direct vers la petite enfance des trentenaires, il ne joue pourtant plus du tout le même rôle qu'il jouait à sa prime époque, quand les arpèges de Jupiter et les samples de Fairlight concentraient tout le ressenti paradoxal d'une génération coincée entre angoisse du futur et appels d'un dancefloor éclairé aux néons.
Passé de Carpenter à Moroder, aux prises avec un alien métamorphe pour l'un et bombasses transalpines pour l'autre, le synthé s'est révélé capable de s'adapter à tous les climats, toutes les températures de -30° à +45 degrés. Encouragés par les doigts habiles de Chrome Canyon, collectionneur maniaque New-Yorkais qui a mystérieusement trouvé refuge sous les ailes du label californien Stones Throw, les bons vieux Juno, Jupiter, OBX and co. refont le voyage en entier et c'est assez osé.
Elemental Themes, c'est donc l'histoire d'un synthé qui se fait la malle du musée ou du laboratoire, part en week-end se à Vegas, se défonce aux burgers avec Jan Hammer et à l'éther avec une prostipute interessée, l'épouse entre deux rails pour finalement rentrer au bercail avec une gueule de bois faramineuse pour la dure reprise des cours de nostalgie. C'est Zombie Zombie avec plus de gras, Acid Washed sans la turbine, Pacific! sans Daft Punk. Ca donne envie de s'enfiler un Balisto et de gravir une montagne à mains nues.
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