Le lien étroit qui unissait la rave et la cassette n'est plus à prouver. C'est même devenu une sorte de marronnier de l'interview techno des années 2010. Demandez ainsi à n'importe quel producteur de musique électronique britannique entre 28 et 40 ans comment il a découvert the shit (comme on l'a récemment fait avec Untold ou Lee Gamble), la réponse sera toujours la même. Car bien plus que le vinyle - réservé aux vrais connaisseurs qu'étaient autrefois les DJs - ou le CD - onéreux et moche -, la mixtape achetée au HMV du coin ou enregistrée sur une radio pirate par un cousin de passage à Londres qu'on se recopiait entre potes pour la passer sur l'autoradio en allant en soirée était le médium de choix du raver amateur désireux de bouffer du beat en dehors du dancefloor ou du terrain vague.
On n'est donc pas du tout surpris d'apprendre qu'il existe, en 2014, des jeunes producteurs américains fascinés par cet âge d'or de la musique électronique anglaise au point de préférer la bande magnétique au vinyle pour lâcher leurs sympathiques ersatz dans le monde moderne. Ainsi le newcomer Trust Image, dont la neo jungle n'a rien à envier aux copies plus ou moins updatées qui prolifèrent en ce moment au Royaume-Uni, sort son premier effort via son label Midnight Club New York directement en musicassette, comme les cousins du noise ou de la post-house cheloue. C'est une forme de snobisme qu'on aurait plutôt tendance à trouver sympathique. Ne reste plus, pour tester l'efficacité de sa musique en contexte, qu'à l'envoyer deux décennies en arrière via un trou de ver (par exemple sur ce parking du Wiltshire), les autoradios modernes ayant en effet une facheuse tendance à sortir d'usine sans platine cassette. Par ici le pre-order.
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