Accrochez-vous à votre tabouret. Ce quarante-cinq tours contient les deux conneries retro synthétiques les plus outrées, techniquement soufflantes et psychiquement abasourdissantes que vous pourrez écouter ce mois-ci, voire ce semestre, voire cette année.
On est même tellement soufflés nous même qu'on a envie d'aller plus loin dans notre allégation. Ces deux monstres de Fairlight Funk sculptés dans les matières synthétiques les plus nobles qu'on pouvait trouver sur le marché entre 1981 et 1986 nous redonneraient presque foi en le revival synthétique tout entier.
Evidemment d'un point de vue strictement progressiste, le truc est tellement référencé et fétichiste qu'il est à la limite de l'intolérable. Les deux tags que l'on peut lire sur la page Soundcloud qui les héberge sont "#electro" et "#HOSONO", ce dernier en référence explicite au pionnier et géant de la pop japonaise à qui l'on doit notamment la fondation du Yellow Magic Orchestra et quelques-uns des plus incroyables disques de pop synthétique de la création et il n'y a, de fait, pas de valeur ajoutée à notifier si on compare avec les originaux, à part quelques références supplémentaires pour nous perdre dans la matrice (les folies baroques au moog de Wendy Carlos, Art of Noise, les disques solo les plus pop de Ryûichi Sakamoto de la première moitié des années 80).
Mais s'il y a bien une chose à honorer dans ce genre d'exercice geek, c'est l'acuité avec laquelle le rétromaniaque manipule les trucs qui le font rêver, l'intelligence avec laquelle il transforme sa passion en excès. Et si l'on s'en tient à cette règle que je viens de décréter, ces deux dingueries explosent tous les compteurs.
Conservatoire dropout et homme à tout faire de l'underground weird montréalais qu'on peut notamment retrouver aux côtés de Panopticon Eyelids ou Jef Barbara, Asael Robitaille (admirez l'anagramme) copie, exagère et sublime sa folie photocopilleuse avec un talent, un esprit et un humour comme on en a pas vu depuis les premières conneries de Steve Moore ou, dans une perspective plus critique, les derniers Oneohtrix Point Never.
Alors au cas inespéré où mon enthousiasme serait communicatif, ne tardez pas à commander le repress de JAP immédiatement qui ressort sur le label franco-japonais Mind Records en édition aussi limitée que la première fois.
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