C'est un fait qui se vérifie avec à peu près tous les labels "noise house" à la mode: les trucs les plus intenses des catalogues sont généralement ceux qui n'ont rien à voir avec la house. Pour L.I.E.S., c'est sans doute l'Unicursal Hexagram de Jahiliyya Fields; pour The Trilogy Tapes, la cassette sans-titre de Kassem Mosse ou le premier Accident du Travail; pour Opal Tapes, enfin, les oeuvres de plus en plus sales, mentales et difformes du boss Stephen Bishop sous le nom de Basic House.
Présentement, on vient de découvrir le monstre d'album que cet lad du nord (Redcar, North Yorkshire) a fait paraître il y a quelques jours sur l'Alter de son camarade Luke "Helm" Younger et on passe encore un palier en intensité. Détaché dans ses grandes lignes de tout ce qu'on connaît, Oats est d'emblée le disque le plus morbide et le plus poisseux troussé par la galaxie post-techno (ndlr, terme choisi par défaut parce qu'on ne sait plus quel terme utiliser) cette année.
Privilégiant les matières intrinsèquement instables (vrai souffle de bande, vrai sable, phonations ralenties jusqu'à la limite de l'audibilité), Bishop fait une sorte de harsh noise a minima, qui serait moins intéressés par la toute puissance et la catharsis que par la vie qui pourrait s'y développer. Pour une fois que ce n'est pas un leurre, on l'écrit donc sans peur: à l'écoute du remarquable "Child Confession", on pense sérieusement à la pourtant inimitable opacité de Coil, et aux plus beaux moments d'ambient pulsé qui étoilent les oeuvres du duo sur Astral Disaster, The Remote Viewer ou l'unique album de Black Light District. Gros compliment pas usurpé.
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